Lors d’un épisode de fatigue passagère, votre vue a capté des images inhabituelles, à faire froid dans le dos, qu’il vous tarde de chasser au plus vite de votre esprit. Quant à votre ouïe, elle a apparemment perçu des bruits effrayants, tout aussi surprenants. Votre cheminée, à foyer ouvert, devant laquelle vous vous êtes installé, et qui héberge, soit dit en passant, un crapaud séché, le temps de lui trouver une sépulture adaptée, s’est soudainement transformée en un passage, vous laissant la possibilité de glisser dans une autre dimension.
Tout s’agite autour de vous. Vous vous retrouvez dans une sorte de brouillard. Pourtant aucun mal de crâne ne vous affecte. Les sons que vous percevez sont des bruits de bataille, d’armes en métal qui s’entrechoquent, des cris, des râles, des hennissements, qui vous font comprendre qu’un terrible affrontement se joue dans cette cavité ignifugée.
Non, vous ne rêvez pas, vous avez fait un petit tour par la case Comédia, et voilà le résultat ! Grâce à la magie qu’elle a su créer, vous avez transposé l’histoire que vous lisez dans la réalité et vous y assistez comme si vous faisiez partie de la distribution d’un film. Dans ce décor fantastique peuplé de créatures étranges, repoussantes pour certaines, vous vous lancez dans une quête héroïque avec des compagnons d’armes aux capacités physiques surnaturelles. Vous brûlez bien évidemment d’envie de passer le relais à votre sens du toucher pour tâter ces êtres exceptionnels superbement illustrés. Est-ce par jalousie ou pour une question de parité ? Votre odorat, lui, a jugé utile d’entrer dans la partie, attiré par une combustion tirant son origine d’un chantier à proximité, ce qui vous met un peu plus dans cette ambiance de guerre véhiculée par ce roman que vous dévorez.
L’intensité de l’action que vous vivez a, quant à elle, réveillé quelques borborygmes qui vous rappellent que votre sens du goût a bien abusé. Pour un livre pareil, vos cinq sens ont assuré à merveille…